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Turlupin
Au tout début du XVIIe, Turlupin fut le nom d’un personnage crée par le comédien et auteur de farces, Henri LE GRAND qui ne jouait pas si mal avec ses deux comparses, Gros Guillaume et Gauthier Garguille à l’HOTEL DE BOURGOGNE. Après avoir joué sur les tréteaux des Halles et du Pont-Neuf…il fut remarqué et apprécié, dit-on, par le Cardinal de Richelieu !
Les farces sont des petites pièces de théâtre où la réalité est mise en scène sous un angle très burlesque et dans un langage populaire, la plus célèbre est bien la farce de Maître PATHELIN, mais Molière fit également honneur au genre avec « Le médecin malgré lui » ou « Le bourgeois gentilhomme »…
Inspiré par le personnage de farces, on utilisa turlupin comme nom commun ou parfois adjectif pour désigner un mauvais plaisant, une personne dont les écrits ou les paroles sont de mauvais goût, qui fait des plaisanteries grossières rejoignant le sens de turlupin désignant le comédien médiocre, un bouffon
Mais, plus anciens encore, à partir du XIIe siècle des Turlupins d’un autre genre étaient apparus en France, ainsi qu’en Allemagne et dans les Pays Bas : ces turlupins là appartenaient à un ordre mendiant prônant la pauvreté qui devait laver l’homme de ses péchés, et ressusciter le Christ en lui.
A cette fin, l’esprit devait être vacant, d’où leur nom d’Esprit Libre. Chez les Turlupins, la pauvreté est aussi bien physique qu’intellectuelle :
Nus et la tête vide,
ils auraient été très à l’écoute de leurs désirs charnels,
convaincus qu’il n’y a pas de vergogne à être « naturel »…
Nous connaissons mieux, de nos jours, les mots issus de turlupin, comme:
>La turlupinade, substantif féminin pour dire les plaisanteries de mauvais goût
>Le verbe turlupiner pour dire se moquer et rendre ridicule.
A noter que le verbe a pris aussi le sens d’agacer, contrarier, asticoter, tracasser casser les pieds, chercher noise ou querelle, exaspérer …et cætera…et cætera …
Décidément, le turlupin ne laisse pas en repos, et peut tout à la fois nous faire rire aussi bien que pleurer !