• Un vistemboir

    • Vistemboir/vistemboire ou "le mot qui n'existe pas!" 


    Sur le site de Alain Horvilleur(1) « gardien des mots » il est proposé une  définition : ce serait un objet  non identifiable, ancien, inutile, banal.. c'est-à-dire un bibelot, un machin, ou autre colifichet  … 

    Pourtant on ne le trouve dans aucun dictionnaire ! 

    Toutefois les brocanteurs aiment à l’utiliser comme enseigne, 

    On le rencontre également dans deux œuvres littéraires  : D’abord, en 1955, dans la nouvelle intitulée  Le Machin  de Jacques Perret (2) et puis en 2004 dans  L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón.(3)

     Si Jacques Perret est un écrivain français et a donc bien choisi ce mot, ce n’est pas le cas de Carlos Ruiz Zafón, qui lui a été traduit puisqu’il écrit en espagnol. On peut donc légitimement se demander alors, quel était le mot écrit par l’auteur ? Serait-ce une piste pour remonter à l’origine du mot ???

     Non. Désolée de vous décevoir ! En espagnol, l’auteur a écrit  artefactos ce qui signifie machines, engins. Quelle  déception ! C’est bien moins charmant que vistemboir !!! Et oui ! Le traducteur a réalisé là  une traduction de qualité !

    Sur le site « guichetdusavoir.org » il est confirmé que vistemboir ne figure pas dans leurs dictionnaires. En revanche, il est publié cette notice issue de

    « "L'Insolite : dictionnaire des mots sauvages des écrivains des 19e et 20e siècles"   :

    « vistemboir : n.m.
    Après avoir caressé d'un geste enveloppant le volume schématique du machin, l'aveugle esquissa un certain nombre de préhensions... [...] Enfin il reposa l'objet sur la table : - Pas tellement compliqué dit-t-il ; c'est un vistemboir.
    PERRET, le Machin.

    "Le mot vistemboir n'est pas un néologisme de mon invention, mais le remploi d'une turlutaine d'une chanson populaire dont un couplet est cité par Tallemant des Réaux. Mon initiative aura au moins rendu service au commissaire priseur de l'Hôtel de Ventes de Bruxelles qui, dans les années 1950, a pu faire figurer à un catalogue : vistemboir, travail français du XVIIIè siècle. Sans me départir du plus grand respect pour l'antiquité du vistemboir, il me paraît incontestable que sa grande époque se situe entre Napoléon III et Armand Fallières."
    (Perret.)

    Mais cela ne nous avance guère…

     Il parait que certains ont entendu dire que leur grand-mère parlait vers les années 1930  de vistemboir en voulant désigner le bric à brac d’objets hétéroclites qui encombrait le grenier de la maison…

     Pour d’autres, il s’agirait d’un défi journalistique. Avec la complicité de l’éditeur,  le jeu consiste à « placer »  le plus naturellement possible « le mot qui n’existe pas »

    Par exemple, « la navette spatiale n’a pu décoller ce matin, une défaillance du vistemboir ayant été détectée le décollage est repoussé de deux mois… »

     En fait, comme ce mot n’existe pas, il signifie par conséquent ce que l’on souhaite, 


    ce serait un … mot – joker !

     

     

    (1)adresse http://blog.legardemots.fr/post/2008/05/06/Vistemboir

    (2) « Le Machin » JACQUES PERRET  ed.GALLIMARD 1955

    (3) « L’ombre du vent » Carlos Ruiz Zafón Ed.GRASSET& FASQUELLE 2004