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Tintinnabuler
T I N T I N N A B U L E R
Ce verbe à la si jolie consonance, vient du latin tintinnabulum « espèce de crécelle en métal, grelot, clochette », lui-même dérivé de tintinnare « tinter », utilisé en littérature, et dans un langage soutenu, il signifie :
Produire un son léger aux harmonies aiguës et cristallines…
Le son produit est aussi joli que le mot !
« Deux robustes chevaux de labour harnachés fort proprement, avec colliers peinturlurés et clarinés de grelots qui tintinnabulaient le plus agréablement du monde au pas ferme et régulier de ces braves bêtes »
(Gautier, Fracasse, 1863, p. 182).Par extension, le verbe est employé pour parler d’un objet sonore en métal, en verre, etc…
« L'esprit d'un jeune matelot, habitué invisible et espiègle, qui, revenant à jours fixes, s'enfermait dans l'armoire à vaisselle pour y faire tintinnabuler tasses et soucoupes »
(Colette, Chambre d'hôtel, 1940, p. 196).Utilisé au participe présent il devient adjectif sous la plume des auteurs, pour qualifier ce qui tintinnabule, sonne avec un timbre de clochettes, de grelots.
« J'admire un lustre de cristal qui ressemble à la retombée d'un jet d'eau: je voudrais emporter cette chose tintinnabulante et fragile mais l'état de la route me ramène à la raison »
(T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 84).
On a même utilisé (rarement) le verbe synonyme tintinnuler« La comtesse faisait tintinnuler dans sa main les cinq pièces d'or d'un faux commissaire en modes, autre compère d'Octave, qu'un juge, monsieur Popinot, lui avait trouvé »
(Balzac, Honorine, 1843, p. 369).
Le tintinnabulement désigne quant à lui le tintement argentin produit par des grelots, des clochettes, des objets qui tintinnabulent.
« Seuls, montaient dans l'air pur et léger le bruit des gourmettes et le tintinnabulement clair des sonnettes attachées au col des petits chevaux longs, poilus, de Finlande »
(G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 45)
A noter que le même verbe tintinnare (tinter) a également donné le mot familier« tintouin »
C’est-à-dire un bruit fatigant, un vacarme !!! (tout le contraire!)
« C'est une chose tout à fait ordinaire que d'avoir (...) la mémoire obsédée par une espèce de tintouin, par le refrain d'une chanson vulgaire ou par quelques lambeaux insignifiants d'opéra
(Baudel., Nouv. Hist. extr., 1857, p. 33).Ou bien du Tracas, embarras, dérangement !!!
on parle alors de : causer, faire du tintouin …« Elle mentait un peu, prétendant que le turbot sauce mousseline lui avait causé du tintouin, et qu'elle avait bien craint pour la tarte »
(Aragon, Beaux quart., 1936, p. 410).
Se donner du tintouin.C’est se donner du mal, de la peine.
« Non, non, elle n'entendait plus se donner un pareil tintouin "
(Zola, Assommoir, 1877, p. 696).Donner (à qqn) du tintouin
c’est donner du souci, du mal, de la peine (à quelqu'un).
« Sa vessie aussi lui donnait pas mal de tintouin. Comme Montaigne il souffrait de la pierre »
(Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 331).
Ce mot « rigolo » nous le connaissons tous grace à Graeme Allwright qui a bercé l’enfance et le Noël de millions d’enfants avec sa douce chanson :Petit garçon
Dans son manteau rouge et blanc
Sur un traîneau porté par le vent
Il descendra par la cheminée
Petit garçon, il est l'heure d'aller se coucher
Tes yeux se voilent
Ecoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler ?
Et demain matin petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher
Tes yeux se voilent
Ecoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler ?
Et demain matin petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher...Voilà un joli ‘tintinnabulement’ fort à propos en ce week-end pascal...
Je vous souhaite à tous un bon week-end gourmand !!!
Tags : tintinnabuler, garcon, tintouin, petit, donner
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