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Un barbacole
Qu'est-ce qu'un (ou des) barbacole(s) ?
Non ! ce ne sont pas Les bandes de toile ou dentelle qui pendaient autrefois à certaines coiffures (au sens « coiffe »/bonnets) de femmes étaient appelées les « barbes ».
« Tout est prêt, mon fils, » dit simplement la vieille, raide et droite sous sa cambrésine, la coiffe aux barbes jaunies, qu'elle ne quittait pas même pour les grandes fêtes.
A. Daudet, Le Nabab, 1877
Non ! Ce n'est pas Le fan de la série des Barbapapa qui n’a pas à ma connaissance de nom particulier ! A inventer !Le barbacole, c'est Un maître d’école ! lorsqu'il est vieux ou pédant…Ce terme ancien est rare, il a un sens péjoratif, à l’image du vieux magister à longue barbe.
Nom masculin du XVIIe siècle, Du patronyme italien Barbacola, nom du maître d'école dans l'opéra « Le Carnaval » de Lulli, (opéra créé en 1675, dont un des auteurs était Molière !), le mot s'est répandu en français grâce à La Fontaine, le voici dans la Fable :
"La querelle des chiens et des chats et celle des chats et des souris"
La discorde a toujours régné dans l’Univers
Notre monde en fournit mille exemples divers :
Chez nous cette déesse a plus d’un tributaire,
Commençons par les éléments :
Vous serez étonné de voir qu’à tous moments
Ils seront appointés contraires.Outre ces quatre potentats,
Combien d’êtres de tous états
Se font une guerre éternelle !Autrefois un logis plein de chiens et de chats,
Par cent arrêts rendus en forme solennelle,
Vit terminer tous leurs débats.
Le maître ayant réglé leurs emplois, leurs repas,
Et menacé du fouet quiconque aurait querelle,
Ces animaux vivaient entre eux comme cousins.Cette union si douce, et presque fraternelle,
Edifiait tous les voisins.
Enfin elle cessa.
Quelque plat de potage,
Quelque os, par préférence, à quelqu’un d’eux donné,
Fit que l’autre parti s’en vint tout forcené
Représenter un tel outrage.
J’ai vu des chroniqueurs attribuer le cas
Aux passe-droits qu’avait une chienne en gésine.
Quoiqu’il en soit, cet altercas
Mit en combustion la salle et la cuisine :
Chacun se déclara pour son Chat, pour son chien,
On fit un règlement dont les Chats se plaignirent,
Et tout le quartier étourdirent.
Leur avocat disait qu’il fallait bel et bien
Recourir aux arrêts. En vain ils les cherchèrent,
Dans un coin, où d’abord leurs agents les cachèrent
Les souris enfin les mangèrent.
Autre procès nouveau. Le peuple souriquois
En pâtit : maint vieux Chat, fin, subtil, et narquois
Et d’ailleurs en voulant à toute cette race,
Les guetta, les prit, fit main basse.
Le maître du logis ne s’en trouva que mieux.
J’en reviens à mon dire. On ne voit sous les cieux
Nul animal, nul être, aucune créature,
Qui n’ait son opposé : c’est la loi de nature.
D’en chercher la raison, ce sont soins superflus.
Dieu fit bien ce qu’il fit, et je n’en sais pas plus.
Ce que je sais, sur un rien, plus des trois quarts du temps.
Humains, il vous faudrait encore à soixante ans
Renvoyer chez les barbacoles.Jean de la Fontaine
Livre douzième- Fable 8
Illustrations de Oudry
Malheureusement, on le voit bien, rien ne change
Même si à présent chacun accède à l'école
Nous devrions également revoir les barbacoles
Car nous sommes loin de ressembler à des anges !
CathyM