• La Tour du Travail

    Du latin trepalium (instrument de torture ! aïe, aïe, aïe) le travail, dans l’ancien français « travaillance, travaille ou travalle »,    était un substantif féminin ! Et oui !

    Si on oublie celui relatif aux  « douleurs de l’accouchement », le travail fait tout de même allusion jusqu’au début du XVIes. à quelque chose de pénible et fatiguant pouvant éventuellement avoir pour contrepartie une rétribution.

     

    Ainsi au XIIe s. il signifie : «fatigue, peine supportée» «peine que l'on se donne, efforts»

    Au XIIIes. il signifie :«peine que l'on se donne dans l'exercice d'un métier artisanal»

    Toutefois, voilà qu’il revêt une dimension plus positive et désigne au XVII e  s. la « qualité de l'exécution d'un ouvrage » «  activité professionnelle quotidienne nécessaire à la subsistance » ou le résultat de l'activité accomplie. A noter que le sens de « activité professionnelle » devient très rare au XVIes. pour revenir en force au XVIIes.

    Au pluriel, il  désigne des actions difficiles, périlleuses, qui sont un titre de gloire pour leur auteur mais aussi un « ensemble des recherches effectuées dans un domaine intellectuel donné »

    Rodin rend hommage au Travail en préparant pour l’Exposition Universelle de 1900, une maquette intitulée « la Tour du Travail ». lA TOUR DU TRAVAIL RODINLa Tour du Travail RODIN

    Le soubassement sur lequel veillent  les figures du Jour et de la Nuit contient une crypte où devait être représenté le travail le plus sombre et pénible, comme celui du mineur ou du scaphandrier. Il s’agit du travail physique. Tandis qu’un chemin en spirale autour d’un tronc orné de bas-reliefs au sein de la tour ajourée laissant pénétrer la lumière, mène progressivement à la cime, c’est-à-dire vers le travail des  artistes, des poètes ou des philosophes… Il s’agit du travail de l’esprit. Mais il ne faut pas y voir d’échelle de valeur, car c’est bien sur LE TRAVAIL dans son ensemble que les deux génies à l’extrême pointe de la Tour versent l’Amour et la Joie !

     

    On le sait tous :

     

    « Il n’y a point de sot métier, il n’y a que des sottes gens ».

     

    J’en conviens, l’œuvre de Rodin (tristement resté à l'état de maquette !) est magnifique. On est dans la symbolique (très belle) mais la réalité est quelque fois plus noire. Le travail des enfants par exemple, dénoncé dés 1856 par Victor Hugo, est malheureusement toujours d’actualité jusque dans ses pires formes (enfants soldats, enfants victimes d’exploitation sexuelle, de pornographie, de trafics…)

     

    Toutefois, je trinque tout de même à la Fête du Travail ce 1ier mai, et si je lui consacre un article c’est :

     

    « Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,

    Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ».Victor HUGO

     Télécharger « Mais où vont tous ces enfants ....pdf »

     

    P.S : Pour découvrir ou re-découvrir les origines du 1ier mai voir l'article :"MUGUETER" rubrique "LES MOTS RIGOLOS"  ou Télécharger « Mugueter".pdf »

    Bonne lecture !

    « Olibrius !Des ricochets »
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  • Commentaires

    3
    Kutsu Profil de Kutsu
    Samedi 12 Mai 2012 à 08:17

    Eh oui Cathy, le travail peut être la meilleure ou la pire des choses... Ceux qui en ont peuvent, à cause du stress, des cadences, de la "déshumanisation" aller jusqu'au suicide ! Ceux qui n'en ont pas se sentent inutiles, exclus, voire parasites de la société ! Il peut permettre l'aboutissement d'une réussite personnelle qui suscite l'admiration, mais aussi conduire à la déchéance physique ou morale. Il est comme Janus, le dieu aux deux visages.

    Pour ma part, je pense que "le travail n'est pas fait pour l'homme. La preuve, ça le fatigue !".

    Mila muxus !

    2
    Jeudi 3 Mai 2012 à 21:01

    Quel bel article.

    merci pour ce moment d'enrichissement

    bisous je te souhaite des milliers de bonnes choses

    bisou

    1
    Dimanche 29 Avril 2012 à 08:26

    La notion de travaildisparaît petit à petit, on lui a préféré l'exploitation et on aboutit à l'assistanat, les métiers manuels ont été dévalorisés, réservés aux plus mauvais, alors qu'avant pour entrer dans une proffession comme boulanger, mécanicien, boucher, il fallait faire preuve de compétences et de connaissances, aujourd'hui on ne veut faire que des élites et on batit une société d'anes

    amicalement

    Claude

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