• A vous de jouer

    Voici un espace où j'invite chacun des visiteurs à laisser non pas un simple commentaire, mais un texte un peu plus long s'il a envie d'exprimer ses valeurs, ses idées librement et largement. 
      
    C'est avec beaucoup de plaisir que je vous lirai et j'espère que je ne serai pas la seule !
    A vous de jouer !
    Je me sauve et vous laisse la place ...









    « Un(e) arsouilleDulçaquicole »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    20
    Vendredi 24 Février 2012 à 20:20

    En effet, c'est une dictée INCROYABLE !  Et je dirais même plus : quasi IMPOSSIBLE à faire sans faute, car à l'oral ce doit être difficilement compréhensible !  Comment écrire sans faute ce que l'on ne comprend pas ? Il reste que : IMPOSSIBLE n'est pas français,dit-on souvent ! 

     Alors, pourquoi pas ? 

    J'ai beaucoup aimé l'OISEAU, j'aime bien ce genre d'histoire, pleine de bon sens et d'humilité.

    En tout cas, merci de faire vivre cette rubrique ! 

    19
    Kutsu Profil de Kutsu
    Mercredi 22 Février 2012 à 18:00

     

    Cette dictée est incroyable mais vraie. Ne manquez pas de la lire, c'est surprenant. On dira après que le français n'est pas compliqué !

     

    Ce petit texte est une dictée trouvée dans un vieil almanach :

     

    "Monsieur Lamère a épousé Mademoiselle Lepère.

     

    De ce mariage, est né un fils aux yeux pers.

     

    Monsieur est le père, Madame est la mère.

     

    Les deux font la paire. Le père, quoique père, est resté Lamère, mais la mère, avant d'être Lamère était Lepère.

     

    Le père est donc le père sans être Lepère, puisqu'il est Lamère et la mère est Lamère, bien que née Lepère.

     

    Aucun des deux n'est maire. N'étant ni le maire ni la mère, le père ne commet donc pas d'impair en signant Lamère.

     

    Le fils aux yeux pers de Lepère deviendra maire. Il sera le maire Lamère, aux yeux pers, fils de Monsieur Lamère, son père, et de Mademoiselle Lepère, sa mère.

     

    La mère du maire meurt et Lamère, père du maire, la perd.  Aux obsèques, le père de la mère du maire, le grand-père Lepère, vient du bord de mer et marche de pair avec le maire Lamère, son petit-fils.

     

    Les amis du maire, venus pour la mère, cherchent les Lamère, ne trouvent que le maire et Lepère, père de la mère du maire, venu de la mer, et chacun s'y perd !"


    Tout le monde a suivi ?

     

    18
    Kutsu Profil de Kutsu
    Vendredi 17 Février 2012 à 20:15

    L'OISEAU

     

    Pourquoi es-tu si méchant, demanda l'enfant au loup ?

    Je ne tue pas mes frères, moi, comme l'homme !

    Pourquoi es-tu si sale, demanda l'enfant au rat ?

    Je n'empoisonne pas l'air et la terre, moi, comme l'homme !

    Pourquoi es-tu si laid, demanda l'enfant au crapaud ?

    Mes pattes sont dans la boue, mais pas mon âme, comme les hommes !

    Pourquoi es-tu si triste, demanda l'oiseau à l'enfant ?

     

    Parce que je suis un petit homme...

    17
    Vendredi 17 Février 2012 à 10:20

    Merci pour ce lai,  bel hommage à la Femme ! Comme ce poète du XVIe je ne comprends pas que la Femme soit encore et toujours l'ogjet de violences, de brimades, privée d'éducation et de droits ! Il ne faut pas se leurrer, quand bien même en Occident la femme s'est "libérée" elle reste comme la plupart des femmes de la planète victime de violences et de misères chaque jour, chaque  heure ! Et oui même en France !

    Hier à KABOUL, aujourd'hui en EGYPTE les médias dénoncent ce phénomène ponctuellement ..Mais c'est un fléau immense et universel !

    Comme le poète je regrette qu'on ne voit pas qu'il n'est "rien de plus beau au monde" et  je  m'interroge sur l'Homme qui ne respecte pas L'AMOUR et LA VIE ...

    16
    Kutsu Profil de Kutsu
    Mardi 14 Février 2012 à 21:12

     

    En ce jour de la Saint Valentin, je vous propose ce texte, traduction d'un poème basque, et que l'on devrait faire apprendre par coeur à nos hommes politiques et dirigeants de tous bords. Si vous prenez la peine de le lire jusqu'au bout, vous trouverez le nom de l'auteur et la date à laquelle ce poème a été rédigé. Vous risquez d'être surpris...

     

    EN FAVEUR DES FEMMES

    Ne dites pas du mal des femmes, pour l'amour de moi:

    Si les hommes les laissaient tranquilles, elles ne commettraient pas de fautes.

      Beaucoup d'hommes passent leur temps à dire du mal des femmes,

    Dont ils parlent en termes légers et malhonnêtes.

    Il serait plus beau de se taire:

    Les femmes ne peuvent commettre de fautes qu'avec les hommes.

      Peu de personnes sages peuvent parler mal des femmes;

    Il serait plus honnête d'en dire du bien.

    Pourquoi ira-t-on dire du mal des femmes?

    Grands et petits, nous provenons tous d'elles.

    Quel bel exploit, que de dire du mal des femmes,

    Et, si l'on veut s'en prendre à une, de les comprendre toutes dans la même calomnie!

    Je voudrais que tout homme ainsi disposé se tût;

    C'est grand dommage qu'une femme lui ait donné le sein.

    Tout homme qui dit du mal des femmes devrait considérer

    D'où lui-même et nous tous, nous sommes venus au monde.

    Je voudrais lui demander s'il avait ou non comme mère une femme.

    A cause de sa mère, il devrait exalter toutes les femmes.

      La femme rend toujours service à l'homme.

    D'abord, c'est d'une femme que nous venons tous au monde;

    Une fois nés, nous serions morts si elle ne nous nourrissait;

    Depuis qu'elle l'a fait, nous avons chaque jour besoin de son aide.

    C'est à elle qu'il doit recourir, quand il se porte bien, pour avoir vêtement et nourriture;

    Quand il est malade, sans femme, cette bûche d'homme, il est perdu;

    Si la femme vient à mourir, comment pourra-t-on surmonter l'épreuve?

    A tout moment nous avons besoin des femmes; pas de doute sur ce point.

    Là où il n'y pas de femmes, je ne trouve pas de plaisir;

    Ni l'homme ni la maison n'est jamais propre,

    Tout ce qui est dans la maison est mal arrangé.

    Au paradis, je ne voudrais pas qu'il n'y eût pas de femmes.

    Je n'ai jamais ouï dire qu'une femme se soit, la première, attaquée à un homme,

    C'est l'homme qui s'attaque toujours le premier à la femme

    La malfaisance procède toujours des hommes.

    Alors, pourquoi donnent-ils tort à la femme?

    La vertu devrait être plus grande chez les hommes;

    Chez les femmes, j'en vois et de beaucoup, davantage;

    Il y a mille hommes malfaisants, pour une femme qui l'est;

    Pour un homme fidèle, il y a mille femmes qui le sont.

    Si elles écoutaient les hommes, il n'y en aurait pas une d'honnête.

    Ils n'en peuvent laisser une, même bonne à rien, sans s'attaquer à elle ;

    Mais il y a beaucoup de femmes qui leur échappent,

    Parce que chez les femmes la vertu est excellente.

    Je n'entends pas dire qu'un homme ait été pris de force par une femme ;

    C'est l'homme qui, hors de lui, poursuit la femme.

    A supposer que quelque femme vienne à lui par amour,

    Quel homme donne tort à la femme?

    Dieu aime la femme par-dessus le monde entier;

    Du ciel il descendit transporté d'amour pour elle;

    La femme a fait de lui notre frère;

    On doit louer toutes les femmes pour l'amour de lui.

    Je trouve que la femme est une douce chose,

    Que parmi tous ses dons domine la tendresse.

    La nuit, le jour, on trouve en elle grand plaisir.

    Dire du mal d'elle, c'est grande vilenie.

    Il n'est rien au monde de si beau ni de si plaisant

    Que la femme sous l'homme, nue;

    Les deux bras ouverts, elle est là, soumise a lui

    Que l'homme fasse d'elle ce qu'il veut.

    Il a beau la frapper de son dard au milieu du corps,

    Elle ne saurait, non plus qu'un ange, lui faire de reproches;

    Une fois le dard apaisé et la blessure guérie,

    Elle réussit par sa grâce à les réconcilier ensemble.

     

    Quel est le rustre qui ne se souvient de cela

    Et qui ensuite dit du mal d'un tel être?

    Celui qui agit ainsi n'est pas un homme digne de ce nom.

    Pourquoi ne reconnaît-il pas le bien qui lui a été ainsi fait?

     

       

     

            Bernat Etxepare, 1545

     

    15
    Dimanche 5 Février 2012 à 10:38

    Merci Kutsu pour ce magnifique poème ! Merci de jouer avec les mots et par là de me donner l'occasion d'en découvrir de nouveaux ! 

    Je suis littéralement séduite par la Déesse Bastet et je trouve adorable le maneki-neko ! 

    N'hésitez pas à revenir nous offrir de nouveaux trésors !

     

    14
    Kutsu Profil de Kutsu
    Dimanche 5 Février 2012 à 09:44

    Bastet

    Tendre tueuse aux pattes de velours
    Tu veilles sur mes nuits, ronronnant ton amour...
    Tes yeux changeants de princesse d’Égypte,
    Sentinelles attentives, jamais ne me quittent.
    Parfois lascive, total abandon,
    Un peu de folie et redevient chaton...
    Belle courtisane en manteau de fourrure
    Tu as vécu neuf vies, c'est une chose sûre.
    Petit maneki-neko, portes-tu bonheur ?
    Peut-être... et quand viendra l'heure
    Du dernier soupir et qu'il faudra partir,
    Dans les cieux, à Felies tu iras dormir.
    J'aurai mal de chagrin comme une immense gifle
    Et dans mon cœur, à jamais, un dernier coup de griffe...

    13
    Ronillo
    Samedi 14 Mai 2011 à 11:23

    Ce fut un plaisir.

    C'est la bonne question sans doute...

    La nécessité de l'action appelle le mot

    celui-ci vient se coller au dessous, comme un titre de l'image,

    l'image alimente l'imaginaire, mais celui-ci n'a pas besoin du mot, c'est la présence de "l'autre", la nécessité de lui "dire",

    l'action de communiquer qui enfante le verbe.

    Enfin, tout cela n'est peut-être vrai que pour moi. lol

     

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    12
    Samedi 14 Mai 2011 à 11:04

    Sont-ce les mots qui permettent l'imaginaire ou le contraire ?


    Merci Ronillo pour avoir "joué le jeu" !

    11
    Vendredi 13 Mai 2011 à 14:46

    L'homme n'inventa pas des mots selon ses caprices ou ceux du hasard, les mots lui ont été donnés comme lui a été donné par la nature l'organe et les muscles du pharynx qui permettront leurs prononciations.""

     

    Aucune société en ce temps là, et presque une langue unique pour tous les hommes, c’est l'âge pré babélien.

    Babel, c'est l'impossibilité pour les hommes de vivre en paix. Comme ils furent donc en guerre les uns contre les autres, cela engendra la déformation des langues et des esprits. Il n'y a pas de Dieu qui produit Babel, les hommes ont produit Babel, parce que la nature les a faits tels qu'ils sont.

     

    Il n’est pas de la nature d’imaginer pour tout ce qui se vit. Comme tu peux donner des jouets à un enfant, tu ne peux pas imaginer ce qu'il en fera précisément.

    L'enfant a t’il plus d'imagination que sa mère pour trouver quelque chose à faire de ses jouets ?

    Sans aucun doute !

     

    "Tout se lie ou se délie", sauf si une intention intérieure se développe, mouvement suprême de l’évolution.

    10
    Mardi 29 Mars 2011 à 19:57

    Merci Ironspoon, voilà une belle histoire qui me plaît énormément !


    Amicalement

    9
    Dimanche 27 Mars 2011 à 14:44

    Dans la bibliothèque désertée, à travers les rayons le gros volume musait, tout fier de son imposante carrure enveloppée de sa riche couverture. Il avisa soudain sur une des étagère un ouvrage, sans doute oublié là par quelque distrait :

    - Qui es-tu petit tome ?
    - je suis un livre.
    - Un livre ?! s'esclaffa le gros volume en faisant bruyamment claquer ses pages. A vrai dire ton nom te siend bien, poids plume.

    A quelques étagères de là, la lettre, toute indignée devant le mépris du gros volume, fit ce que le livre aurait du faire : elle se froissa et pour bien montrer son courroux, sur elle-même se replia.

    Gros volume, quelque peu vexé qu'on lui montrât si peu d'intérêt, rameuta à lui ses pages et pouruivit son chemin, toisant au passage livres et lettres dormant sur les rayons.
    Soudain dans un carré de lumière il vit une chose incongrue en un lieu si bien tenu : un petit carré de papier oublié.

    - ah ça ! mais qui donc es-tu, ridicule avorton ?
    - Je suis le petit mot.
    - le petit mot! et gros volume de rire, imité par ses pages qui bruissèrent à l'unisson. Qu'il est drôle ! Allez! Allez ! Dégage de mon chemin minus !

    Mais le petit mot ne s'en laissa pas compter et resta là, solide et fier. Il fixa le gros volume, bien décidé à lui faire ravaler sa morgue.

    - Et si je te prouve que tout petit que je sois, je peux contenir plus que tout le savoir détenu en tes pages, cesseras-tu de te moquer des petits ouvrages ?
    - Ha ! ha! ha! que tu m'amuses ! oui je le promets, car je suis bien tranquille, il n'est rien de plus grand que le savoir. Top là, petit mot !

    Alors le petit mot, en un grand effort, se déplia, s'étala et montra son message :

    AMITIÉ

    8
    Samedi 6 Novembre 2010 à 15:21

    Merci Vahiné pour ce partage ! Le texte d'Yves DUTEIL est si chaleureux, c'est un vrai trésor ! 

    7
    Vahiné
    Vendredi 5 Novembre 2010 à 20:09

    Avoir et être - Yves Duteil


    (parceque ce texte circule beaucoup sur le Net, mais souvent sans son auteur !)


    J'espère qu'il plaira à celles et ceux qui ne le connaissent pas encore !


    Je trouve qu'il a vraiment sa place sur ce blog, dont il cite d'ailleurs le nom !!


    Donc :


    Etre et Avoir


    Loin des vieux livres de grammaire


    Ecoutez comment un beau soir


    Ma mère m'enseigna les mystères


    Du verbe être et du verbe avoir ...


     


    Parmi les meilleurs auxiliaires


    Il est deux verbes originaux


    Avoir et Etre étaient deux frères


    Que j'ai connus dès le berceau


     


    Bien qu'opposés de caractères


    On pouvait les croire jumeaux


    Tant leur histoire est singulière


    Mais ces deux frères étaient rivaux


     


    Ce qu'Avoir aurait voulu être


    Etre voulait toujours l'avoir


    A ne vouloir ni dieu ni maître


    Le verbe Etre s'est fait avoir


     


    Son frère Avoir était en banque


    Et faisait un grand numéro


    Alors qu'Etre toujours en manque


    Souffrait beaucoup dans son ego


     


    Pendant qu'Etre apprenait à lire


    Et faisait ses humanités


    De son côté sans rien lui dire


    Avoir apprenait à compter


     


    Et il amassait des fortunes


    En avoirs et liquidités


    Pendant qu'Être un peu dans la lune


    S'était laissé déposséder


     


    Avoir était ostentatoire


    Dès qu'il se montrait généreux


    Etre en revanche et c'est notoire


    Est bien souvent présomptueux


     


    Avoir voyage en classe affaires


    Il met tous ses titres à l'abri


    Alors qu'Etre est plus débonnaire


    Il ne gardera rien pour lui


     


    Sa richesse est toute intérieure


    Ce sont les choses de l'esprit


    Le verbe Etre est tout en pudeur


    Et sa noblesse est à ce prix ...


     


    Un  jour à force de chimères


    Pour parvenir à un accord


    Entre verbes ça peut se faire


    ILs conjuguèrent leurs efforts


     


    Et pour ne pas perdre la face


    Au milieu des mots rassemblés


    Ils se sont répartis les tâches


    Pour enfin se réconcilier


     


    Le verbe Avoir a besoin d'Etre


    Parce qu'être c'est exister


    Le verbe Etre a besion d'avoirs


    Pour enrichir ses bons côtés


     


    Et de palabres interminables


    En arguties alambiquées


    Nos deux frères inséparables


    Ont pu être et avoir été.


     


    Paroles (et musique) Yves DUTEIL


    album "Sans attendre" - 2002


     


    Allez l'écouter !!

    6
    Samedi 23 Octobre 2010 à 18:17

    voilà un conte que m'a offert gentiment Pascal, et je me dis qu'il a sa place dans cette rubrique, où il pourra être lu par tous.


    A déguster sans modération !


    Il était une fois une petite fille qui ne trouvait jamais les mots
    pour dire ce qu'elle ressentait.
    Chaque fois qu'elle tentait de s'exprimer,
    de traduire ce qui se passait à l'intérieur d'elle,
    elle éprouvait une sorte de vide.

    Les mots semblaient courir plus vite que sa pensée.
    Ils avaient l'air de se bousculer dans sa bouche
    mais n'arrivaient pas à se mettre ensemble
    pour faire une phrase.

    Dans ces moments-là, elle devenait agressive,
    violente, presque méchante.
    Et des phrases toutes faites, coupantes,
    cinglantes sortaient de sa bouche.
    Elles lui servaient uniquement à couper
    la relation qui aurait pu commencer.

    _De toutes façons tu ne peux pas comprendre.
    _Ca ne sert à rien de dire.
    _Ce sont des bêtises de croire qu'il faut tout dire!

    D'autres fois, elle préférait s'enfermer
    dans le silence, avec ce sentiment douloureux.
    Que de toute façon personne ne pouvait
    savoir ce qu'elle ressentait, qu'elle n'y arriverait jamais.
    Que les mots ne sont que des mots.

    Mais tout au fond d'elle-même,
    elle était malheureuse, désespérée,
    vivant une véritable torture à chaque
    tentative de partage.

    Un jour, elle entendit un poète qui disait à la radio
    que "Il y a chez tout être humain
    un chemin des mots qu'il appartient
    à chacun de trouver."
    Et, dès le lendemain, la petite fille
    décida de partir sur le chemin des mots
    qui était à l'intérieur d'elle.

    La première fois ou elle s'aventura sur le chemin des mots,
    elle ne vit rien.
    Seulement des cailloux, des ronces,
    des branchages, des orties, et quelques fleurs piquantes.
    Les mots du chemin des mots semblaient se cacher,
    paraissaient la fuir.


     La seconde fois ou elle chemina sur le chemin des mots,
    le premier mot qu'elle vit sur la pente d'un talus fut le mot OSER.
    Quand elle s’approcha, ce mot osa lui parler.
    Il dit d'une voix exténuée:
    Veux-tu me pousser un peu plus haut sur le talus?
    Elle lui répondit:
    je crois que je vais te prendre avec moi
    et que je vais t'emmener très loin dans ma vie.

    Une autre fois, elle découvrit que les mots
    étaient comme des signes
    sur le bord de ce chemin et
    que chacun avaient une forme différente et un sens particulier.

    Le deuxième mot qu'elle rencontra fut le mot VIE.
    Elle le ramassa, le mit contre son oreille.
    Tout d'abord, elle n'entendit rien.
    Mais en retenant sa respiration,
    elle perçut comme un petit chuchotement:
    je suis en toi, je suis en toi
    et plus bas encore: prend soin de moi.
    Mais là, elle ne fut pas très sure d'avoir bien entendu.


    Un peu plus loin sur le chemin des mots,
    elle trouva un petit mot tout seul,
    recroquevillé sur lui-même, tout frileux comme s'il avait froid.
    Il avait vraiment l'air malheureux ce mot-là.

    Elle le ramassa, le réchauffa un peu,
    l'approcha de son coeur et entendit un grand silence.
    Elle le caressa et lui dit:
    Comment tu t'appelles-toi?
    Et le petit mot qu'elle avait ramassé
    lui dit d'une voix nouée:
    Moi, je suis le mot SEUL.
    je suis vraiment tout seul.
    Je suis perdu, personne ne s'intéresse a moi,
    ni ne s'occupe de moi
    Elle serra le petit mot contre elle,
    l'embrassa doucement et poursuivit sa route.

    Près d'un fossé sur le chemin des mots,
    elle vit un mot à genoux, les bras tendus.
    Elle s'arrêta, le regarda
    et c'est le mot qui s'adressa à elle:
    Je m'appelle TOI lui dit-il.
    Je suis un mot très ancien mais difficile à rencontrer
    car il faut me différencier sans arrêt des autres.
    La petite fille le prit en disant:
    J'ai envie de t'adopter, toi,
    tu seras un bon compagnon pour moi.


    Sur le chemin des mots elle rencontra d'autres mots
    qu'elle laissa à leur place.
     Elle chercha un mot tout joyeux, tout vivant.
    Un mot qui puisse scintiller dans la nuit
    de ses errances et de ses silences.

    Elle le trouva au creux d'une petite clairière.
    Il était allongé de tout son long,
    paraissait détendu les yeux grands ouverts.
    Il avait l'air d'un mot tout à fait heureux d'être la.
    Elle s'approcha de lui, lui sourit et dit:
    C'est vraiment toi que je cherchais,
    je suis ravie de t'avoir trouvé.
    Veux-tu venir avec moi ?
    Il répondit: Bien sûr, moi aussi je t'attendais...
    Ce mot qu'elle avait trouvé était le mot VIVRA.

    Quand elle rassembla tous les mots
    qu'elle avait recueillis sur le chemin des mots,
    elle découvrit avec stupéfaction qu'ils pouvaient faire la phrase suivante:
    Ose ta vie, toi seule la vivras,
    elle répéta plus lentement:

    Ose ta vie, toi seule la vivras.
     

    Depuis ce jour, la petite fille prit l'habitude
    d'aller se promener sur le chemin des mots.
    Elle fit ainsi des découvertes étonnantes,
    et ceux qui la connaissent furent très surpris d'entendre
    tout ce que cette petite fille avait à l'intérieur d'elle.
    Ils furent étonnés de toute la richesse qu'il y avait
    dans une petite fille très silencieuse.
    Ainsi ce termine le conte de la petite fille
    qui ne trouvait jamais les mots pour se dire.

    5
    Samedi 29 Mai 2010 à 14:33
    Les  mots d'enfants sont les meilleurs !!!
    4
    ironspoon Profil de ironspoon
    Samedi 29 Mai 2010 à 05:58
    Voici une anecdote authentique vécue par une de mes copines qui montre que jouer avec les mots peut être involontaire, et n'attend pas le nombre des années.

    Alors que mon amie se promenait avec son compagnon, ils croisent un groupe d'enfants dont le moyenne d'âge ne devait  pas excéder les 6 ans. Les enfants ne sont font guère de cadeaux et aiment à reprouduire les attitudes des grands. Ainsi donc éclate une querelle pour un ballon , une règle non respectée. Le ton monte, on s'apostrophe, se menace.
    Deux garçons surtout qui front à front se lancent des menaces, des insultes. L'un deux va finalement baisser pavillon et abandonner le terrain à son rival mais non sans tirer une dernière cartouche :
    - T'es qu'un pédé !
    Le compagnon de mon ami, offusqué par un tel langage chez un si jeune garçon le stoppe pour le sermonner un peu (mais que font les parents ?) :
    - Dis donc petit, tu n'as pas honte de dire des gros mots aussi vilains ? Et sais-tu seulement ce que ça veut dire ?
    - Quoi ? "Pédé" ? Oui, c'est un gros mot sexuel.
    (sans la moindre trace de honte)
    Mes amis ont bien ri. Moi aussi
    3
    Dimanche 24 Janvier 2010 à 16:47
    Merci à toi Ironspoon, d'avoir inauguré courageusement cette rubrique ! Tu écris si joliment ! Encore ! Encore !
    Gros bisous
    2
    Dimanche 24 Janvier 2010 à 00:46
    Il est de ces matins où l'on s'éveille, une petite musique dans la tête.
    Tilalitilala, la drôle de musique que voilà !
    Mais dans dans ma tête ce matin-là, pas de notes mais un mot, ricochant sur la portée de mon esprit.
    Il est là qui se promène, d'une idée à l'autre, et si je le chasse d'une chiquenaude, il revient, bondissant tel un ludion.
    Il est là puis m'échappe jusqu'à ce qu'enfin je l'emprisonne dans ma mémoire.
    Vertugadin... vertugadin
    Quel drôle de mot ! Qu'il est étrange ! Il a sa propre musique, son rythme particulier qui me poursuit.
    Vertugadin
    Avant ce petit matin, j'ignorai même que ce mot existât.
    Mais depuis, le vertugadin s'est accroché à moi je le promène encore comme une petite musique qui n'appartient qu'à moi
    1
    CathyM Profil de CathyM
    Lundi 16 Novembre 2009 à 18:02

    Allez ! Ne soyez pas timide

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :