• La lettre

    Georges Brassens disait  " mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente..."


    Quand il écrivait cela les fanatiques endoctrinés, terroristes et eux-mêmes premières victimes de leur acte, ne faisaient pas la une si souvent qu'aujourd'hui !!!
     Il est odieux de manipuler ainsi le peuple ! Georges Brassens avait raison d'écrire :

    "Les saint Jean bouche d'or qui prêchent le martyr
    Le plus souvent s'attardent ici-bas
    Mourir pour des idées c'est le cas de le dire
    C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas !"
     
    Voici des lettres, dictées par la seule conscience de leurs auteurs, et c'est avec les mots que sont accomplis les actes héroïques.
    En effet, les mots racontent symboliquement un acte de résistance et de protestation. C'est très beau.
     


      

    Boris VIAN : Le déserteur

    Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Je viens de recevoir mes papiers militaires, pour partir à la guerre avant mercredi soir.
    Monsieur le Président, je ne veux pas la faire, je ne suis pas sur terre, pour tuer des pauvres gens
    C'est pas pour vous fâcher, il faut que je vous dise, ma décision est prise, je m'en vais déserter.

    Depuis que je suis né, j'ai vu mourir mon père, j'ai vu partir mes frères et pleurer mes enfants.

    Ma mère a tant souffert, elle est dedans sa tombe, elle se moque des bombes, et se moque des vers. Quand j'étais prisonnier on m'a volé ma femme, on m'a volé mon âme et tout mon cher passé. Demain de bon matin, je fermerai ma porte au nez des années mortes, j'irai sur les chemins.

    Je mendierai ma vie sur les routes de France, de Bretagne en Provence, et je dirai aux gens : refusez d'obéïr, refusez de la faire, n'allez pas à la guerre, refusez de partir.
    S'il faut donner son sang, allez donner le vôtre, vous êtes bon Apôtre, Monsieur le Président.

    Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes que je n'aurai pas d'armes et qu'ils pourront tirer.



    Voici une autre lettre plus récente et inspirée par la précédente où son auteur réagit au débat sur l'identité nationale. 
    Il commence ainsi :

    Je ne me sens pas plus citoyen  français que citoyen du monde. Cela fait longtemps que j'ai compris que ces frontières que nous intégrons tous dans nos modes de pensées et d'agir sont les garantes de tous nos pouvoirs, les causes de tous nos conflits, de toutes nos guerres."

    Symboliquement, il va faire un acte de désobéïssance et volontairement se trouver dans une situation "illégale", Boris VIAN devenait déserteur, lui il devient "sans papier"
    Il conclut :

    "Mon identité peut être nationale si 
    cela n'exclut pas la majeure partie de la terre des hommes. Me voilà sans papier Monsieur, et je vous prie de bien vouloir envoyer vos sbires de la police, nationale aussi, pour qu'ils me renvoient dans mon pays d'origine : la France de l'EGALITE, la France de la FRATERNITE, et de la LIBERTE."

    Veuillez avoir la patience de l'écouter,
    parce que la FRANCE que nous aimons le vaut bien ! 


     

     

     

     

     

      

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  • Commentaires

    1
    Samedi 31 Décembre 2011 à 06:23

    Alors mourons pour des idées, d'accord mais de mort lente, moi j'ai failli mourir de ne pas en avoir eu,

    Lorsque la vie trépigne et est décadente, il ne faut pas jouer au "je suis le m'a tu vus"

    Quand on a des idées qui paraissent révolutionnaires,

    Il est de bonne augure de savoir les tairent

    amicalement

    Claude

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